La Confédération des Brumes
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 [Templiers du Chêne] Arwell Thorn

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Arwell Thorn [TDC]
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MessageSujet: [Templiers du Chêne] Arwell Thorn   [Templiers du Chêne] Arwell Thorn EmptyMer 01 Oct 2008, 19:18

[Templiers du Chêne] Arwell Thorn Gw123coptyra6


- Nom : Arwell Thorn.

- Age : Personne ne connait avec exactitude l’âge et la date de naissance d’Arwell Thorn. Ce dernier ne se dévoilant que trop peu. On pourrait cependant évaluer facilement son âge aux alentours de la trentaine.

- Origine : Arwell Thorn naquit dans l’ancien Ascalon, quelques années seulement avant que la terreur ne s’empare de la Tyrie. Sa mère mourut en le mettant au monde et c’est son père, un vieux forgeron respecté, qui s’occupa de son éducation. A quinze ans, le jeune Arwell, qui présentait déjà une certaine affinité pour les éléments, fut envoyé faire ses études à l’Académie du Pouvoir Elémentaire. Jusqu’au jour fatal où les Charrs envahirent la Tyrie…

- Actes réalisés durant les précédents évents Géomantys : Lors de ses aventures avec les Templiers du Chêne, le jeune Arwell découvrit la vraie nature de Dame Uranile au cours d’un long et pénible voyage dans le désert et défia l’illusion du dragon Prophète. Cela lui couta, à lui et ses compagnons, de subir une terrible malédiction, destinée à tous les tuer à petit feu. Heureusement Esprila Myranova, vile nécromante des Templiers, leur proposa de lever cette terrible malchance que leur avait jeté Brill. Arwell Thorn et ses compagnons aidèrent donc Esprila à capturer l’âme noire de Gothiel Undalyss, personnage mystérieux ayant enfreint les lois des Brumes. Les templiers se dirigèrent ensuite vers un sanctuaire, perdu au milieux des jungles de Maguuma, afin que la Nécromante réalise la promesse qu’elle avait faîte au sujet de la malédiction. Lors de ce périple, un événement pour le moins inquiétant se produisit. Une sorte de rêve éveillé, où le jeune Arwell fut témoins des atrocités commises par un certain Zordak… Le jeune Thorn devient ainsi le nouveau Gardien de la Foi, le liant ainsi à Hukan Le Pieux qui a décidé de poursuivre et détruire tous les esprits et leur gardiens. Par la suite le jeune mage, toujours sous les effets de la malédiction de Brill, accompagna Esprila Myranova lors de ses recherches dans le sanctuaire. Cette dernière parvint à le soigner de justesse, aidée de quelques autres Templiers. Actuellement, Arwell Thorn s'est retrouvé sur Jubbo grâce aux actes accomplis par Wirgan El Metha.

- But poursuivi (et groupe) : Les motivations du jeune Thorn ne sont pas vraiment claires. Personne n’a jamais su ce que voulait Arwell en rejoignant les Templiers du Chêne et Dame Uranile. En effet, la perte de ses deux parents et les longues années passées dans les Hautes Cimesfroides ont rendu le personnage pour le moins mystérieux. Mais à l’heure actuelle, il ne fait aucun doute que le jeune homme est de plus en plus impliqué dans les affaires des templiers et plus particulièrement face à la menace qui grandit de jour en jour au sein des Brumes…

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Dernière édition par Arwell Thorn [TDC] le Lun 07 Sep 2009, 01:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Templiers du Chêne] Arwell Thorn   [Templiers du Chêne] Arwell Thorn EmptyJeu 23 Oct 2008, 00:30

    Une bien triste journée



    Arwell Thorn était sur la route, étreint par une curieuse intuition d’urgence. Son étalon aussi paraissait anormalement nerveux: le grand cheval bronchait et piaffait comme s’il cherchait à désarçonner son cavalier.
    A cette heure la route était déserte mais, à la réflexion; Arwell se rendit compte que, quelle que soit l’heure, il n’avait rencontré étrangement que peu de voyageurs. D’autant plus qu’il était maintenant tout prés de la ville d’Ascalon, qui constituait une agglomération très peuplée, vers laquelle convergeait un important trafic commercial. Normalement, il aurait du croiser beaucoup plus de voyageurs: caravanes de négociants, pèlerins, mercenaires, moines mendiants, aventuriers… toute la clique de nomades que la cité des rois attirait comme un aimant. Et pourtant, il ne voyait personne. Une pensée lui traversa l’esprit: se serait-il égaré? Mais il disposait des cartes que lui avait fourni son père et, jusqu’ici, ces cartes s’étaient toujours révélées parfaitement fiables. Tous les points de repère étaient apparus exactement aux endroits prévus. En ce moment, la route
    montait, comme l’indiquait la carte. Bientôt, Arwell devrait atteindre le haut de la colline et dominer ainsi la vallée dans laquelle la cité d’Ascalon fut bâtie, au bord de la rade naturelle qui avait déterminé sa vocation d’important centre commercial. Brusquement, l’étalon se cabra et s’arrêta pile, tremblant de tous ses membres. Arwell s’immobilisa également et tendit l’oreille. Son cheval n’avait pas un tempérament ombrageux, quelque chose l’inquiétait. Il se pouvait que son ouïe, beaucoup plus fine que celle de Arwell, ait perçu un bruit anormal.
    Et, soudain, Arwell l’entendit à son tour: un lointain cliquetis de harnais, un grondement sourd semblable à la première manifestation d’un tremblement de terre et enfin, angoissant, un murmure de lamentations qui évoquait le lugubre chœur des damnés. C’était ce bruit qui avait inquiété l’étalon. Quand le bruit se rapprocha, le grand cheval noir devint si nerveux que Arwell fut dans l’obligation de mettre pied à terre et de le tenir par la bride, en lui parlant doucement à l’oreille pour le rassurer. Il était à coté de son cheval, la main droite sur sa dague, par habitude, lorsque, dans la froide lueur grise de l’aube, apparurent au sommet les premiers indices d’une épouvantable catastrophe.
    Le spectacle était impressionnant: ils arrivaient par dizaines, par centaines, par milliers… des hommes, des femmes et des enfants dépenaillés, sanglants, titubants, avec leurs pitoyables trésors entassés dans des charrettes, les unes tirées par des gens à bout de forces, les autres par une mule ou un cheval. Il y’avait des jeunes et des vieux, des riches et des pauvres, des cohortes de soldats blessés auxquels un vague souvenir de discipline conservait un semblant de cohésion, des marchands naguère resplendissants d’opulence, aujourd’hui dépouillés de leur luxueux atours, un petit nombre d’aristocrates que seule la noblesse de leur maintien distinguait du reste du troupeau. Il y’avait des hommes et des femmes à demi nus, frissonnant dans l’air froid du petit matin, des combattants aux armes brisées et aux plaies suppurantes, des prêtres qui se traînaient en égrenant leur chapelet et en marmonnant des prières aux dieux qui les avaient abandonnés. Tous poursuivant leur chemin avec la même détermination inexorable que celle d’une procession de fourmis, mais sans ordre, sans but. Ils titubaient, ils trébuchaient, et personne n’aidait à se relever ceux qui tombaient et devaient se débrouiller par leurs propres moyens… ou ne se relevaient pas du tout. La peur marquait tous les visages, de l’enfant le plus jeune au vieillard le plus chenu, et les prêtres paraissaient les plus effrayés de tous. L’épuisement tirait tous les traits, et pourtant ils se hâtaient. Se contraignant à dépasser les limites extrêmes de l’endurance humaine comme si plus rien d’autre ne comptait, hormis poursuivre sa route. Et de toutes les poitrines de cette effrayante, de cette lugubre caravane s’élevait un sourd gémissement d’angoisse, une ultime protestation aux cieux oublieux.
    _ Arrêtez! Cria Arwell, mais personne ne l’écoutait.
    Le flot des silhouettes vacillantes s’écoulait devant lui sans lui prêter plus d’attention qu’à une borne placée au bord d’une route. Personne ne tourna les yeux vers lui, personne ne semblait remarquer sa présence.
    _ Que s’est-il passé? Cria Arwell de plus en plus inquiet.
    Quelle calamité avait bien pu s’abattre sur eux? Il alla se planter devant un vieux prêtre décharné, il l’empoigna par un bras et l’obligea à s’arrêter.
    Et ce n’est seulement en regardant ses yeux douloureux que Arwell s’aperçut qu’il s’agissait d’un aveugle.
    _ Que s’est-il passé? Demanda Arwell au prêtre, plus doucement que la dernière fois.
    Le vieillard bredouilla comme s’il avait perdu la raison. Pendant un instant, Arwell eut l’impression qu’il n’en tirerait aucune réponse censée, et puis une vague réminiscence de son ancienne foi donna au prêtre la force de répondre, et il prononça un seul mot, un mot terriblement lourd de sens:
    _ Les Charrs!
    _ Les Charrs? Demanda Arwell.
    _ Ils ont attaqué Ascalon. La ville est en ruine.
    Abasourdi, Arwell lâcha le bras du vieux prêtre qui reprit d’un pas chancelant sa place dans la foule gémissante, mêlée au titubant exode de toute une ville fuyant le cataclysme. Dans un éclair de lucidité, Arwell sentit son destin l’engloutir comme une avalanche. Que restait-il, maintenant, de ses devoirs envers l’académie du pouvoir élementaire? Plus graves: Son père faisait-il partie de cette multitude de réfugiés? Ou gisait-il, écrasé, sous les décombres d’Ascalon, où personne ne pouvait plus rien pour lui? La peur commença à envahir Arwell, et il se dirigea d’un pas rapide vers les ruines de son ancienne ville natale…

    Arwell, trop bouleversé par ce qu’il venait de voir pour supporter davantage d’horreur, finit par abandonner la route et il s’enfonça dans la forêt. En fait, cette décision dictée par une réaction purement émotionnelle raccourcit son voyage. Quelques minutes plus tard, il se trouva au sommet d’un monticule élevé et, se profilant sur son cheval noir, il contempla un spectacle qui lui déchira le cœur, bien qu’il y ait été préparé par sa rencontre avec les réfugiés.
    A ses pieds s’étendait ce qui avait été la fière citée d'Ascalon, plus grande ville du royaume. Sa ville natale était - avait été - bien située et bien défendue, étant protégée des deux côtés par les collines qu’il venait d’escalader. Ses accès étaient largement ouverts aux caravanes de marchands dont elle tenait sa prospérité, mais, par endroits, les passages se resserraient suffisamment pour retarder efficacement l’avance d’une armée. Les fortifications étaient discrètes, mais remarquablement bien placées: des fortins occupaient tous les points stratégiques, et les remparts étaient si épais et si bien construits qu’ils semblaient bâtis pour l’éternité. Et pourtant, à l’intérieur de ces remparts la ville n’était plus qu’un morceaux de ruines fumantes, dont tous les bâtiments avaient été rasés comme si un monstrueux géant avait balayé un jeu d’enfant avec son énorme main. Il ne subsistait quelques constructions que dans le quartier des marchands, et elles étaient pitoyablement peu nombreuses. A cette distance, Arwell avait l’impression de contempler un immense bûcher funéraire. Il lui semblait presque sentir la puanteur des corps brûlés. Toutes les portes de la ville étaient ouvertes et laissaient s’écouler le flot de blessés, de terrorisés, de désespérés cherchant le soulagement dans la fuite. La bataille était maintenant terminée.
    Il y’ avait beaucoup de survivants, trop même, pour être franc, car la mort aurait été moins cruelle que le sort des moribonds sans âmes.
    Son père se trouvait-il encore dans la ville détruite? Était-il mort ou enfui avec le flot des réfugiés? Arwell n’avait aucun moyen de le savoir, mais il était bien décider à le rechercher.
    Tristement, Arwell remit son cheval en route et commença à descendre vers la ville agonisante.

    L’étendue des dégâts dépassait l’imagination. De loin ils lui avaient paru déjà considérables, mais Arwell se rendit compte que la distance avait minimisé sa première impression. Sur place, il avait sous les yeux les murs écroulés des grands bâtiments, les morceaux de gravats mêlés aux cadavres, les ponts effondrés, les rues aux pavés arrachés…
    La vue de toutes ces personnes péries était difficile, si bien qu’il se sentit vaciller. Mais il se reprit et accéléra la cadence. Comment les Charrs avaient-ils pu se livrer à de tels ravages? Aucune armée n’avait le pouvoir de causer de tels dégâts. Comment toutes ces destructions avaient-elles pu être effectuées? Il voyait des murs qui auraient résisté plusieurs semaines à une armée de béliers et qui étaient maintenant en ruines, il voyait des routes labourées, bouleversées, des maisons dont il ne restait à peine plus que de la poussière. Il y’avait des morts et des agonisants un peu partout, tous ceux qui étaient encore en état de marcher s’étant joints aux grandes caravanes de réfugiés qui continuaient à s’écouler, inlassablement par les portes béantes des remparts. Dans un secteur des ruines, les pierres mêmes étaient vitrifiées, fondues comme si elles avaient été soumises à une chaleur intense. Dans un autre, on avait lacéré les murs comme un enfant déchire du papier. Dans un troisième, il regarda, fasciné, une grande demeure, apparemment intacte, tomber soudainement en poussière parce qu’un souffle de vent l’avait effleuré.
    Arwell ferma les yeux pour s’orienter dans la ville détruite, et se dirigea vers la maison de son père. Il ne tarda pas à la trouver.
    Celle-ci était détruite comme toutes les autres et Arwell se précipita à l’intérieur des décombres de son ancienne maison. Il trouva son père, étendu, dans la salle à manger, sous un éboulis de pierres. Il respirait encore, difficilement. Seul son visage dépassait des monstrueuses pierres qui recouvraient son corps. Ses cheveux avaient été complètement brûlés et il lui manquait un œil. Arwell se propulsa à ses pieds.
    _ Papa?! Papa! Tu m’entends?
    Celui-ci émit un gémissement sourd et tourna son unique œil vers son fils.
    _ Arwell?
    _ Oui, je suis là maintenant, ne craint rien, je vais te soigner.
    Il fit un signe négatif de la tête.
    _ Ne parle pas, papa.
    Arwell avait les larmes aux yeux. Son père eut un dernier soubresaut et sa tête tomba lourdement sur le sol de pierre. Arwell soupira et lui ferma les yeux. Il se redressa et leva les yeux au ciel.
    _ Non!
    Ce cri désespéré, ce cri de détresse, résonna dans toutes les hauteurs d’Ascalon. Le jeune homme s’écroula par terre et laissa tomber le flot de larmes. Au bout d’une heure, épuisé, il s’endormit.

    Le lendemain, après avoir enterré son père, Arwell rassembla ses maigres affaires et se prépara à partir. Avant de quitter la maison, il alla se planter devant la tombe de son père et lui adressa une prière silencieuse. Plus rien ne le retenait désormais. Il fit un signe de tête en direction de la tombe et partit.


Dernière édition par Arwell Thorn [TDC] le Jeu 27 Aoû 2009, 02:46, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [Templiers du Chêne] Arwell Thorn   [Templiers du Chêne] Arwell Thorn EmptyJeu 23 Oct 2008, 00:40

    La rencontre avec Althea



    Arwell Thorn scrutait l’obscurité qui régnait dans les sous bois.
    Les forêts de Maguuma étaient, malgré leurs côtés sombres, d’une extraordinaire splendeur et d’un vert omniprésent. Le cortège d’arbres et d’arbustes formait un enchevêtrement impénétrable, de telle sorte qu’il était difficile de se frayer un chemin au travers. Leurs troncs rayés étaient couverts de lichens et champignons multicolores. L’énorme feuillage de la forêt formait une voûte continue et spectaculaire que les rayons du soleil éclatant avaient peine à franchir. Mais quelques uns y parvenaient; et ils se perdaient dans un dédale de buissons, de branches et de ronces. Les arbres s’élançaient partout vers le ciel avec une ardente beauté. La végétation était luxuriante, essentiellement constituée d’arbres pleureurs, d’immenses pins et de toutes sortes de plantes exotiques. La rosée du matin les recouvrait délicatement. Il y avait aussi une abondante vie animale. Des nuages de mouches, des guêpes bourdonnantes, des lézards brillant de mille feux, des insectes voraces, des lièvres, des lapins, de magnifiques oiseaux et toutes sortes de rongeurs qui se cachaient dans les anfractuosité de la roche… Mais ceux-ci étaient quasiment inoffensifs. De temps en temps, on voyait apparaître de mystérieux animaux hirsutes qui montraient les dents à l’approche de quelques voyageurs, mais en réalité ils n’attaquaient presque jamais. Un groupe d’oiseaux, caché dans les arbres, s’envola précipitamment. Le silence - un silence pressant - se fit autour du jeune homme et tous ces petits bruits, qui caractérisent une forêt, cessèrent. Son cheval s’agita et il s’empressa de le calmer. Une étrange impression le traversa, cette impression d’être épié. Il se retourna pour regarder derrière lui, en proie à un profond malaise. Les fourrés étaient silencieux.
    - Il y a quelqu’un? Articula-t-il
    Aussitôt, il se mit à rire et s’en voulut d’avoir été frappé par la peur si vite.
    Il avait mal dormit cette nuit, ceci expliquait sûrement ce soudain accès de peur. Alors qu’il campait dans la partie ouest de la forêt, il s’était réveillé quelques heures avant l’aube, un cri de terreur sur les lèvres. Il ne s’était pas souvenu de son cauchemar et, par la suite, il lui avait été impossible de retrouver le sommeil. Soudain il se sentit las, las de tout. Son cauchemar, le manque de sommeil, l’affligeante route qu’il s’efforçait de suivre… Mais il se ressaisit. Il reprit sa route, marchant à côté du cheval noir.
    Soudain il se mit à penser à son passé. Il n’avait pas eu une enfance facile : Sa mère était morte en le mettant au monde, et son père avait été tué alors qu’il avait 16 ans, lorsque sa ville natale -Ascalon- avait été attaqué par les hordes de Charrs. C’est une confrérie mystérieuse, l’académie
    du pouvoir élémentaire, qui était ensuite devenue ça seule famille. C’est là qu’on lui avait enseigné la magie des éléments, afin qu’il devienne un Elementaliste. Un maître des éléments…
    Un cri perçant sur sa droite attira soudain son attention. C'était le cri d'une femme.
    Le jeune homme se mit à courir dans la direction d'où semblait provenir le bruit. D'immenses arbres se mirent à défiler de chaque côté de lui, et il ne tarda pas à déboucher dans une clairière mal éclairée : Au centre, une jeune et magnifique femme semblait se dandiner aléatoirement, ne sachant trop où elle allait. A ses côté, une panthère semblait fixerle ciel.
    Ce n'est que lorsque qu'il les aperçut lui aussi qu'il comprit ce qu'il risquait de se produire.

    # Des chevaucheurs des vents ! #

    Mais il était déjà trop tard. L'une des créatures fondit sur la jeune femme et lui planta un dard au creux du ventre.
    Arwell Thorn cria et se rua dans la clairière. La victime, qui semblait être une rôdeuse, le regarda et lui sourit tristement avant de tomber à terre dans un halètement effrayé.
    Les créatures, voyant les centaines de flèches enflammées qui se dirigeaient vers elle, s'enfuirent rapidement.
    La panthère hurla, et le calme revint dans la clairière. Le mage chercha la jeune femme des yeux. Celle-ci était nez contre terre, dans une flaque de sang. Il accouru aussitôt et l'allongea sur le sol.
    - Qui êtes-vous ? Demanda-t-elle dans un souffle.
    - Je me pose la même question à vôtre sujet.
    - Mon nom est Althéa. Malheureusement, vous ne... me voyez pas... à mon avantage.
    Le jeune homme soupira. Elle allait surement mourir...
    - Ecoutez, Althéa. Je connais un ou deux sorts et je pourrais...
    - Laissez tomber l'ami, j'ai perdu trop de sang. Vous vous videriez... de votre vie en voulant sauver la mienne.
    Elle le toisa dans un long silence, puis elle parla d'une voix douce.
    - Vous êtes drôle vous. Je crois... que je n'ai jamais... rencontré quelqu'un d'aussi... bizarre que vous.
    - Vous n'avez pas du rencontrer beaucoup de monde, releva Arwell.
    - Pas autant que...j'aurais aimé. Et maintenant c'est trop tard.
    La voix de la jeune femme se brisa et elle toussa fortement. Un peu de sang jaillit de nulle part. Instinctivement, le mage se rapprocha et son pied cogna contre la masse presque inerte. Althéa gemit.
    - Je suis désolé, je suis désolé, s'excusa Arwell. Je ne voulais pas...
    - Cela n'a plus d'importance, coupa la rôdeuse. Je n'en ai plus pour longtemps, maintenant. Vous... Je ne sais pas comment... comment vous le demander...
    - Vous voulez que je reste avec vous jusqu'à la fin ?
    - S'il vous plait, j'ai toujours... été seule... Je... j'aimerais avoir quelqu'un pour me tenir compagnie quand... quand je partirai.
    Sans un mot, Arwell prit ses mains entre les siennes. Leurs paumes étaient calleuses à force d'avoir manié l'arc.
    - Je ne sais pas... vers où vous alliez, dit Althéa d'une voix de plus en plus haletante. Mais si vous pouviez... m'enterrer... ou signaler à un prêtre que je suis morte...
    - Je m'en chargerai. Voulez-vous quelque chose d'autre ?
    - Je... personne ne m'a... jamais embrassée...
    Le jeune homme se demanda comment cela était possible... Malgré ses cheveux trempés de sueurs plaqués sur son front, malgré la terre et le sang qui maculaient son visage, elle était si belle... Il émanait d'elle un air de sauvageonne, de petite fille trop vite grandie qui s'efforçait de paraître adulte. Tout son être débordait d'une colère longtemps renfermée qui se transformait en énergie, en force, lui donnant un côté attirant. Sans lui lâcher les mains, Arwell se pencha en avant et effleura les lèvre d'Althéa des siennes.
    La bouche de la jeune femme s'ouvrit et leurs langues se mêlèrent. C'était un baiser étrange, au goût de sang et de larmes, comme s'en aperçut le mage.
    Althéa gemit à nouveau et glissa ses mains dérrière la nuque d'Arwell. Le baiser se fit plus passionné, plus ardent.
    - Je m'appelle Althéa Huntarian, fille de la forêt, dit-elle en s'écartant. Mon nom est gravé... sur cette dague. Gardez-là avec vous.
    - Je ne peux pas accepter ça, voyons...
    - Prenez-là, ce sera le plus beau... trophée que vous aurez jamais... Vous pourrez dire : « Une lame m'a aimé quelques instants et... et est morte en pensant à... à... à moi. »
    La voix d'Althéa se brisa une dernière fois et le sang coula librement hors de sa bouche.
    Arwell Thorn hurla.
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MessageSujet: Re: [Templiers du Chêne] Arwell Thorn   [Templiers du Chêne] Arwell Thorn EmptyJeu 27 Aoû 2009, 02:51

    L'être des bois - Partie 1


    La matinée s’était levée, radieuse. Un chaud soleil brillait déjà haut dans le ciel d’un bleu intense cerclé de nuages à l’horizon. Le sol de la forêt était encore humide de la courte pluie d’été de la veille, humidité maintenue par une rosée prononcée. L’air était incroyablement doux, portant les nombreux effluves de la nature avoisinante et amenant le bonheur simple de respirer.

    Arwell Thorn parcourait un fin sentier à peine perceptible dans l’humus frais, sa monture allant d’un trot rapide. Il avait retiré son chapeau pour mieux profiter de l’atmosphère enchanteresse, féerique, découvrant une longue crinière châtain sombre et une face sévère sillonnée de quelques cicatrices. Il scrutait les buissons autour de lui, mais non par crainte d’une embuscade. En effet, il demeurait convaincu que cet endroit ne comportait rien de mauvais, se fiant à son instinct, et relâchait sa garde en conséquence. Non pas que son cheminement eut été particulièrement aisé, jusque là. Le combat qu'il avait mené en tenant de sauver la jeune Althea l'avait profondément épuisé. Et étrangement, la perte de cet être qu'il ne connaissait presque pas l'avait bouleversé.

    A présent, il souffrait de cette absence. Il essayait en son for intérieur de se convaincre que son décès n’était pas de sa faute, ce qui était exact, mais le sentiment de culpabilité s’accrochait à lui comme à une proie blessée. Ces sombres pensées dansaient une ronde macabre dans son esprit, l’empêchant parfois même de dormir. Aussi la douceur du paysage, la beauté de l’instant l’aidaient-ils grandement à ne point sombrer dans quelque folie dépressive.

    Tout à ses pensées, perdu dans ses rêves, il ne prit pas immédiatement conscience de ce que cet ululement derrière les arbres tout proches avait d’artificiel en cette heure du jour. Tant d’oiseaux poussaient leurs piaillements dans les fourrés que cet anachronisme passait aisément inaperçu, mais des craquements de bois sec le firent brusquement revenir à la réalité. On l’observait. Sa monture hennit nerveusement. Brigands ? Trolls ? Il ne savait encore le dire, et n’avait guère l’intention de s’attarder pour le découvrir. Qui qu’ils soient, ils étaient à pied, et les distancer serait un jeu d’enfant, s’ils ne lui barraient pas la route. Il piqua des deux. L’animal, trop heureux de s’éloigner du danger, obéit avec fougue et s’élança de toute sa vitesse. Des cris retentirent tout autour, les premiers mouvements se firent voir de part et d’autre du sentier. Instinctivement, Arwell Thorn tourna la tête en arrière pour mesurer l'avancée qu'il avait sur ses assaillants.

    Puis tout se déroula le temps d’un éclair. Une longue corde tressée jaillit brusquement de sous les feuilles mortes et vint cueillir la monture en pleins jarrets. Le pauvre animal n’eut pas même le temps de la voir et boula au sol, entraînant son cavalier hurlant de rage. Par miracle, ce dernier ne se rompit pas le cou, mais il s'affaissa lourdement sur le sol. A terre, Arwell eut le temps d'entre apercevoir rapidement des brigand courir dans sa direction. Mais la flèche qui vint se planter dans sa jambe, et la douleur qui s'ensuivit lui embuèrent les yeux, et c'est au prix d'un immense effort qu'il ne sombra pas dans l'inconscience.

    Avec peine, il se releva lourdement, se préparant à faire face à l'assaut des bandits. Mais c'est un silence étrange qui s'offrit à lui. Un silence si total qu’il en semblait irréel. Chacun des bandits était figé, tel une statue de chair, et aucun ne semblait vouloir esquisser le moindre mouvement. Arwell Thorn s’imagina mort, observant depuis l’au-delà son dernier combat. Mais il s’aperçut bien vite qu’il était parfaitement libre de ses mouvements et que les sensations lui parvenaient toujours. Troublé, il fit jaillir une lance de flamme de sa main gauche, qu'il enfonça dubitativement entre les côtes du plus proche de ses adversaires. Rien ne se produisit. Pas de grimace de douleur, pas de râle d’agonie. Le corps avait légèrement oscillé sous le choc, comme l’aurait fait une sculpture de bois.

    - Vous pouvez les tuer tous, si tel est votre bon plaisir, messire. Cependant, je crains que le charme ne dure éternellement. De plus, je ne pense pas qu’abattre des adversaires pour ainsi dire sans défense soit réellement de votre goût.
    L’étrange voix semblait provenir de partout à la fois. Ses intonations étaient jeunes et fraîches, mais les termes employés démentaient cette première impression.
    - Et qui êtes-vous ? Lança Arwell Thorn. Je vous devine mêlé à cette sorcellerie, et cela ne me rassure guère, je vous l’avoue d’emblée. Montrez-vous donc !
    - Me voici, n’ayez crainte.

    De derrière un arbre s’avança une fine silhouette. Un étrange personnage se présenta calmement face au maître des éléments, lequel le dévisagea avec surprise. Il était blond, mince à la limite de la maigreur. Ses cheveux mi-longs masquaient en partie ses yeux bruns en ondulant dans le vent. Il était vêtu d’un long manteau de fourrure usé qui tombait à ses pieds et portait plusieurs lourds médaillons sur son torse. A son épaule gauche pendait une outre, et de sa main droite il tenait un long bâton sculpté. Il fixait l’homme calmement, mais paraissait exténué, comme par une longue course.

    - Comme vous le désiriez, j’apparais, messire. A présent, je vous en prie, nous ne devons pas nous attarder plus longtemps. Le charme ne tiendra pas.

    Il tourna les talons, ouvrant le chemin.

    - Un instant… J’aimerais être reconnaissant de ce que vous venez de faire pour moi… mais ce n’est pas si simple… Sans vouloir vous manquer de respect, je ne connais pas vos motivations. Je ne vous connais pas.
    - Je m’attendais à cela. Je ne puis cependant rien faire de plus que vous demander de me croire, pour l’heure. Dites-vous que si j’en avais eu après vous, ce n’eût point été ces quelques bandits que j’eusse figés de la sorte. A présent suivez-moi. Le charme ne tiendra plus guère, et je ne veux pas avoir à me hâter ou à me servir de mon art dans mon état. Vous non plus.

    Il ponctuait chacune de ses phrases d’un halètement prononcé, comme à bout de souffle. Le jeune maître des éléments pesa machinalement sur sa jambe blessée pour estimer l’importance des dégâts. Cela irait, s’il ne devait courir. Il jeta un œil à sa monture, sans grand espoir. Le pauvre animal s’était trouvé séparé de lui et livré à la horde en furie. Il gisait sur le flanc, vidé de toute vie. Les habituelles cohortes de mouches commençaient à s’y agglutiner.

    - Il semble que je n’ai guère d’autre choix que de vous suivre… qui que vous soyez.

    Un pâle sourire s’afficha sur les lèvres du mystérieux personnage.

    - En ce cas, nous devrions partir sur-le-champ.

    Ils s’éloignèrent rapidement. Une fois à bonne distance, ils entendirent la troupe de bandits paralysée reprendre vie dans un hurlement de rage et de dépit.


    *
    * *


    Après quelques temps de marche pressée, il apparut que son sauveur vivait dans une sorte de grande cabane de bois, au sommet d’une colline étrangement dénudée en pleine forêt, recouverte seulement d’herbes hautes et de fleurs aux étranges parfums. De là-haut se dit Arwell, on devrait voir Maguuma dans son intégralité, comme une mer de branches et de feuillages. Position stratégique, sans doute, mais ô combien exposée aux regards indiscrets. Le mystérieux personnage dut lire cela en lui, ou sur son visage ou dans ses pensées, car il aborda aussitôt le sujet à haute voix.

    - Je sais ce qui vous tracasse. Pratique, mais peu sûr, n’est-ce pas ? Laissez-moi vous dire que si la troupe que nous avons rencontrée venait à passer par là, elle ne verrait qu’une colline nue. Mieux encore, elle pourrait en labourer le sol sans rien trouver que de très normal pour une colline.

    Au fur et à mesure qu’ils gravissaient la pente douce du flanc nord, l’odeur de la multitude de fleurs blanches se faisait plus lourde, plus entêtante. Elle n’était pas désagréable, mais faisait naître d’étranges pensées totalement hors de propos. Une envie de fuite vers le Sud, dans les contrées ensoleillées, gorgées de lacs et de rivières.

    - Vous le sentez, n’est-ce pas ?

    L'étrange mage lui parlait en souriant. Il hocha la tête en signe d’approbation.

    - Est-il nécessaire de vous dévoiler qu’elles ne sont, disons, pas tout à fait naturelles ? Pas au sens où vous l’entendez, du moins.

    Son interlocuteur huma l’air, et une expression épanouie se peignit sur son visage délicat. Il progressait à présent doucement, frôlant l’extrémité des hautes herbes du bout des doigts.
    Arwell Thorn s’arrêta net, visiblement plus que contrarié.

    - Il suffit ! Quelque chose qui ne tourne pas rond ici. Allez-vous enfin me dire qui vous êtes ? Quelles raisons ai-je de vous suivre aveuglément comme vous le désirez ?

    Son interlocuteur se retourna calmement, son doux sourire toujours accroché à ses lèvres.

    - Puisque la patience ne semble pas être votre fort, il me faudra vous l’exposer ici. Cela n’a pas d’importance, notez…

    Sa voix se perdit dans la brise, et son regard dériva sur l’océan vert qui les entourait.

    - L’intérieur de ma demeure eût été plus accueillant. Enfin, voici. Je suis, tel que vous me voyez, l’incarnation de l’esprit de ces bois. Quant à mes motivations, comme vous dites…

    Il haussa imperceptiblement les épaules.

    - Je suppose… eh bien, je suppose que je n’aime pas plus que vous cette engeance, même s’il me répugne de parler en ces termes.
    - Quel mal y a-t-il à déclarer haïr ces bandits ?
    - Il fut un temps où les bandits n'existaient pas.
    - Mensonge !
    - Ne me jugez pas trop à la légère, messire, et en aucun cas sur ce que je parais. Mais il n’est nul besoin de vous mettre dans tous vos états. Cette discussion était sans importance. Reprenez votre calme, à présent, et oublions cela.

    L’atmosphère se fit plus lourde, et les effluves végétaux gagnèrent imperceptiblement en intensité. Malgré lui, Arwell sentit la tension se relâcher en lui. Il prit une profonde inspiration, puis expira bruyamment.

    - Veuillez me pardonner. Je ne sais ce qui…
    - Oublions, messire, et suivez-moi. Le repos vous attend.


    *
    * *


    Le moins qui puisse être dit de la chaumière au faîte de la colline est qu’elle était austère. Non pas réellement repoussante, mais simplement dénuée de toute fioriture, du moindre confort.

    - Veuillez m’excuser, messire, mais je n’ai guère l’habitude de recevoir. Quant à moi, eh bien je me contente de fort peu.
    - Je vois cela.
    - Je ne suis pas à proprement parler humain. Tout ce que vous voyez autour de vous n’est destiné qu’à des rencontres comme celles-ci.

    Tous deux se turent, puis parurent rester songeurs durant un temps. L’homme réfléchissait en effet, essayant de reconstituer la chronologie de cette éprouvante matinée. Elle semblait s’être déroulée en un éclair, depuis les premiers indices des bandits dans les bois jusqu’à cette étrange demeure et son non moins étrange hôte. Dans l’absolu, la situation paraissait excellente. Il avait échappé par miracle à une mort certaine et se trouvait à présent en lieu sûr, aux dires du mage. Certes, sa monture était morte, morte et dévorée, et cela le ralentirait sans doute, mais les bourgades ne manquaient pas, à la lisière de ces bois, et son rang au sein de l'académie élémentaire lui assurerait un cheval, peut-être même une escorte.
    Plus il y réfléchissait cependant, plus quelque chose semblait clocher. Il voulut se fier à son instinct mais senti bien vite que ce ne serait pas là très avisé. L’odeur enivrante de ces fleurs était encore trop présente. Il ne pouvait déterminer au juste en quoi elles agissaient, pourtant leur effet était indéniable.
    Il choisit de renoncer à comprendre, jusqu’à ce qu’il puisse y voir plus clair.

    - Avez-vous quelque médecine dont je puisse bander mes plaies ?
    - Avez-vous encore mal ?

    La question le prit de court.
    Lentement, délicatement, il se massa la jambe, sans rien sentir qu’une entaille dans le tissu. A bien y songer, il ne ressentait plus aucune douleur.

    - Je… Soyez remercié pour cela encore. Ainsi que pour tout le reste. Je m’aperçois que j’ai dû vous paraître des plus discourtois…

    L’adolescent eut un signe apaisant de la main. Son sourire ne l’avait pas quitté.

    - Seriez-vous intéressé par quelque nourriture, messire ? Ou encore par un peu de repos ?
    - Pour être franc, je me sens étrangement exténué… J’accepte votre seconde offre.

    Il se leva et entreprit d’ôter son équipement, disposant chaque partie méthodiquement aux pieds du matelas d’herbes sèches disposé dans un des coins de la pièce. Ce dernier avait une étrange odeur, légèrement volatile, qui rappelait la menthe et la citronnelle.
    En un instant, Arwell Thorn s’endormit.


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MessageSujet: Re: [Templiers du Chêne] Arwell Thorn   [Templiers du Chêne] Arwell Thorn EmptyJeu 27 Aoû 2009, 02:53

    L'être des bois - Partie 2



    Il ne s’éveilla qu’après que les cigales se fussent toutes tues. Il faisait nuit noire, et seule une nuance bleu marine à l’ouest indiquait que les soleils n’étaient couchés que depuis peu.

    - Grands dieux !

    Cela l’effrayait. Jamais pareil sommeil ne l’avait pris, lui qui ne dormait que d’un œil. Il se redressa sur sa couche, s’attendant à sentir la tête lui tourner comme après l’absorption d’une drogue. Mais il se sentait étonnamment bien. Il avait les idées parfaitement claires.
    Il se leva et chercha son hôte des yeux. Il était de toute évidence sorti quelque temps, le bref coup d’œil qu’il jeta par la fenêtre ne lui en apprenant pas plus. Fugitivement, l’idée lui vint d’en profiter pour fouiller l’endroit. Toutefois, il se rendit bien vite compte que la tâche ne serait guère aisée, car rien dans cette cabane ne pouvait faire l’objet d’investigations. Soudain, la honte le prit, et il rougit de sa bassesse. Bien qu’étrange sur bien des points, le jeune mage n’avait en réalité fait montre d’aucun comportement qui pût légitimer le sien.

    Il sortit pour chasser ces idées peu reluisantes. L’air était frais. Les grillons chantaient dans les herbes, son inlassable, répétitif, qu’il finit bientôt par ne plus entendre. Il observait, les yeux grands ouverts, une scène totalement nouvelle pour lui. Une forêt de nuit, sous cet angle surélevé, baignée par la lumière des étoiles et celle d’un fin croissant de lune. La végétation était encore humide d’une pluie qui avait dû tomber durant son repos, et chaque feuille lui renvoyait l’éclat de ces astres nocturnes, teintant d’argent un vert si sombre qu’on ne le distinguait qu’à peine du noir dans l’obscurité. Il leva les yeux au ciel, et l’immensité d’un jais piqueté d’épingles l’obligea à s’asseoir sur le pas de la porte.

    Un rire cristallin lui parvint. Il provenait d’un peu plus bas sur le flanc de la colline, d’un endroit masqué par la rondeur de cette dernière. Il lui sembla entendre quelqu’un courir, suivi d’autres bruits de pas plus étranges, moins humains. Leur course était celle d’enfants jouant dans les champs, bifurquant par à-coups, simulant chutes et roulades.
    Arwell devinait déjà que le rire juvénile appartenait à son hôte. Quant à ce qui l’accompagnait, il n’en avait aucune idée, mais un vague sentiment de peur le saisissait lorsqu’il y songeait. Parvenus à la limite de son champ de vision, la poursuite cessa. Il apercevait les plus hautes des herbes qui tremblaient, bousculées ou écrasées, et une envie presque irrésistible de se lever naquit en lui. Seule une voix profonde venue de ses entrailles même l’empêcha de s’y livrer, lui soufflant qu’un tel spectacle pourrait lui ôter la raison, sinon la vie. Il finit par se raisonner, et dans le silence il entendit un fin murmure qui s’élevait. Un instant plus tard, le mouvement reprit, dans le sens inverse cette fois et sans trace des pas humains. Sans eux, le son de la course ressemblait étrangement à un galop.

    Enfin il aperçut la tête blonde se profiler à quelque distance. L’adolescent revenait, absolument nu et recouvert d’eau de pluie. Sur son torse, quelques brins d’herbes trahissaient ses jeux interrompus. Il souriait toujours, d’un sourire plein d’innocence, reflet d’un bonheur simple que peu savaient encore éprouver. Le sentiment de candeur se trouvait encore renforcé par la nudité du jeune homme, laquelle ne semblait pas le gêner au contraire du chevalier, car elle dénotait une insouciance abandonnée avec l’avènement de la civilisation, il y avait bien longtemps de cela.

    - Avez-vous bien dormi, messire ?

    Il s’était arrêté à quelques pas de son interlocuteur, la lune dans son dos plongeant sa face dans l’ombre.

    - Mieux que cela, si la chose est possible pour moi. Je ne me souviens pas avoir eu sommeil aussi paisible depuis ma tendre enfance.

    L’adolescent rit soudainement, à gorge déployée. Derrière lui, les feuilles des arbres semblèrent vibrer en chœur.

    - Ceci est ma forêt, messire, ou plus exactement suis-je cette forêt. Je peux vous inspirer les plus doux des rêves comme les pires cauchemars, tant que vous vous y trouverez.

    Ceci dit, il parut enfin se rendre compte de la gêne qu’engendrait sa nudité chez son interlocuteur, car il se détourna pour prendre son vaste manteau, suspendu à une patère dans le mur de l’habitation. Il le fit glisser sur sa peau détrempée et secoua sa tête de droite et de gauche, comme pour s’ébrouer. Arwell prit alors conscience qu’il n’y avait réellement pas que de l’humain en lui. Il était tout simplement trop parfait.

    - Puis-je vous poser une question ?
    - Je vous en prie, messire. Qui était-ce, n’est-ce point là votre question ?
    - En effet. Vous êtes clairvoyant.

    Le mage ne répondit pas tout de suite. Il jouait avec une mèche de ses cheveux humides en regardant les étoiles.

    - Disons simplement… des amis. De très vieux amis. Vous en dire plus ne serait guère avisé. D’ores et déjà, vous avez deviné qu’ils étaient moins humains que moi, pas même d’apparence. Cela est bien suffisant.
    - Je n’insiste pas.
    - Vous savez, messire…

    Il le fixa droit dans les yeux, et malgré le contre-jour, le chevalier sentit les deux braises ardentes de ces yeux qui le dévisageaient.

    - Lorsque l’on se sent aussi vieux que le monde, on perd beaucoup de ses joies. On se lasse de ce qui a pu avoir de l’intérêt un jour. Je crains bien d’être dans ce cas, même s’il est exagéré de me prétendre aussi vieux que le monde, en réalité. A ce stade, certains cherchent désespérément de nouveaux stimuli, encore et encore. Inévitablement, leur quête se tourne vers la même dégénérescence. La cruauté pure et simple. Elle est la seule qui ne connaisse de limites, qui puisse toujours être explorée plus avant. D’autres dépérissent. Leur esprit s’embue peu à peu, ou bien s’aigrit. Ceux qui peuvent mettre fin à leurs jours le font, ou encore cherchent-ils à se venger sur ce qui les entoure. Ce qui me sauve, moi, réside en la part de Melandru qu’il y a en moi. C’est elle qui me permet d’apprécier encore et encore ces longues escapades nocturnes, ces retours aux sources perpétuels. Si je devais prendre une apparence humaine qui corresponde un tant soit peu à mon âge véritable, je ressemblerais à un antique vieillard croulant sous le poids des ans. Tel que je vous apparais, je suis plutôt le reflet de mon état d’esprit. Beaucoup me qualifieraient de puéril, mais qu’importe. J’aime cela. Je crois en la simplicité du plaisir. Courir de la sorte parmi la nature endormie sous sa gangue de pluie, libéré des contraintes matérielles… mais voici que je m’étends. Vous devez vous fatiguer de ces lamentations d’immortel.
    - Au contraire ! croyez bien que j’y prends grand intérêt.
    - Je vous en remercie. Si vous vous demandez toujours ce qui m’a poussé à vous venir en aide ce matin…
    - Ne cherchiez-vous pas simplement une compagnie humaine ? Une compagnie mortelle dénuée de la complexité divine de vos… amis ?
    - Vous me disiez clairvoyant, mais vous-même ne l’êtes pas moins. C’était bien cela que je recherchais. Venez, rentrons à présent. Il fait bien frais.


    *
    * *


    - Vous me quittez donc, messire ?

    La voix était plus attristée qu'interrogatrice. L'étrange personnage fixait Arwell qui récupérait son équipement, sur le sol. Toute la nuit durant, le jeune homme avait parlé, racontant de nombreuses légendes jusqu’au point de l’aube. Exténués, tous deux avaient passé la journée à se reposer, l’homme sur le lit, son hôte dans un endroit connu de lui seul.

    - Croyez bien que ce n’est pas de gaité de cœur. Cependant, je ne suis pas libre. J'ai une importante tâche à accomplir pour l'Académie du Pouvoir Élémentaire, et je dois signaler un décès dans le village le plus proche. Aussi ne puis-je m’attarder plus longtemps.
    - Je comprends vos raisons.

    Le silence qui s’ensuivit démentit cette affirmation.

    - Étiez-vous proche d'elle ?
    - Comment...

    La question avait prit de court Arwell. Son mystérieux hôte sourit avec malice.

    - Ne me jugez pas sur ce que je parais. Ne vous l'ai-je pas déjà dis ? Mais vous n'avez pas répondu à ma question.

    Arwell Thorn réfléchit quelques instants. La jeune rôdeuse qu'il avait tenté de sauver il y a quelques jours n'était pas proche de lui, au sens propre du terme. Mais quelque chose s'était passé entre eux, alors qu'elle agonisait. Quelque chose de nouveau pour lui, quelque chose qui le dépassait totalement. Et c'est lors de leur baiser qu'il avait compris que plus jamais une femme ne serait aussi proche de lui. Althéa Huntarian était parfaite, si belle et si intelligente à la fois. Mais elle était morte, et Arwell avait pleuré. Les sentiments qu'ils avaient éprouvés... si brefs, si forts... Tout ceci avait été réduit à néant par le dard d'un Chevaucheur des Vents.

    - Oui, nous étions proches. Et... Et je la ramènerais si je le pouvais.
    - Vraiment ? Alors laissez-moi vous dire ceci. Votre compagnie m'a été agréable et je vais par conséquent vous aider. Melandru peut accomplir des miracles pour qui la foi en la déesse est assez grande. Mais il y a un prix à payer. Vous devrez vous rendre là où la déesse est la plus influente, là où le plus important culte de Melandru sévit...
    - Yume...

    Un pâle sourire puis une certaine tristesse passèrent sur le visage du mage alors que l'être des bois l'observait silencieusement. Arwell Thorn avait prononcé ce dernier mot à voix basse. Yume, l'intermonde de Melandru. Cette appellation ne lui était pas inconnue. Et pour cause, il avait longuement étudié les parchemins d'une certaine Leyra Dimithis lors de ces études à l'Académie du Pouvoir Élémentaire.

    - Pouvez-vous m'en dire plus sur ce culte ?
    - Il se fait appeler l'Ordre de Melandru. C'est une puissante organisation religieuse dont l'influence s'étend bien au delà de Yume. Il sera nécessaire de vous présenter à eux si vous souhaitez revoir votre chère Althéa...
    - Comment vais-je me rendre en ce monde ? La structure de Yume ne se dévoile pas aux hommes de peu de foi...

    La question naturelle avait été posée avec un calme apparent, pourtant une gêne minime agitait les doigts d'Arwell lorsqu'il l'avait formulé, lui qui n'avait pourtant pas coutume de se laisser déstabilisé, pas même par le regard troublant et minéral de son mystérieux acolyte, pourtant aussi profond et vif qu'un torrent.

    - L'Ordre de Melandru vous conduira et vous guidera à travers Yume, de ceci j'en suis certain. Trouvez l'un de leur avant-poste, et montrez leur ceci.

    Il tendit à Arwell une sculpture. Celui-ci l'accepta et, du bout de l'index, suivit les courbes gracieuses de Melandru. L'objet représentait la déesse sous forme de dryade, surgissant élégamment d'un arbre.


    *
    * *


    Ils sortirent de l’habitation de bois au couchant. Un demi-disque flamboyait sur l’horizon tandis que son frère de lumière se dressait encore à ce qui semblait être une coudée du sol. Tout n’était que flammes, au dehors, de l’herbe jusqu’aux nues. Le visage du l'être des bois, en particulier, paraissait d’or massif.

    - Nous reverrons-nous ?

    Arwell Thorn avait parlé d’une voix lente et triste, et sa question l’étonna lui-même. Elle eut cependant le don de faire renaître le sourire chez son hôte.

    - Quand vous le désirerez. Ou quand vous les pourrez. Mais ce n’est pas encore le temps des adieux, car il me reste à vous guider à travers mes bois. Non pas qu’ils vous veuillent du mal, et vous seriez surpris de la facilité avec laquelle vous retrouveriez votre chemin. J’y tiens, tout simplement.

    Lentement, ils prirent le fin sentier recouvert de chiendent, les gravillons roulant sous leurs pas. Ils n’échangèrent pas un mot, absorbés qu’ils étaient par ce spectacle rougeoyant. Leur cheminement prit un tour mélancolique.

    Il n’y eut pas réellement d’adieux. Durant un temps, l'être des bois marcha aux côtés du jeune mage. Puis, alors que la forêt se faisait de plus en plus clairsemée, il ne fut plus là, simplement reparti parmi les airs. Arwell ne s’en aperçut pas immédiatement. L’image de son hôte par cette nuit humide de pluie le tourmentait.

    Il obliqua vers l’Est. Devant lui, à trois jours de marche, l’attendait la civilisation. Et sa première rencontre avec l'Ordre de Melandru.


    A SUIVRE
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